Un destin hors du commun

En voyant le jour le 8 décembre 1708, à Lunéville, il est le neuvième enfant et troisième garçon de Léopold et Elisabeth-Charlotte. Il faudra de tristes circonstances pour qu’il devienne l’héritier des Duchés : les décès par maladie de ses frères aînés,  Louis et Léopold-Clément.

Comme eux, il aura reçu une éducation princière soignée, originale, variée, allant des langues étrangères à l’éducation sportive en passant par les sciences , l’Histoire , la musique, la mécanique …, le tout, riche d’influence germanique et dans une ambiance familiale plutôt joyeuse et chaleureuse .

Premier départ de Lorraine

A 15 ans, en 1723, François-Etienne quitte la Lorraine pour la Cour de Vienne afin de parfaire son éducation sous la coupe de Charles VI , l’Archiduc  d’Autriche , qui lui destine comme épouse sa fille aînée ( et cousine ) Marie-Thérèse, appelée à être héritière de l’Empire en l’absence de descendant mâle et en application de la « Pragmatique Sanction » qu’il a imposée. Durant ces années viennoises, testé par son futur beau-père, attitude et comportement changent, il parle allemand et s’éloigne de la culture de son enfance. A la mort de Léopold le 27 mars 1729, notre  prince devenu « autrichien  » est amené à administrer la Lorraine. Retenu à Vienne, c’est sa mère qui s’empare du pouvoir et assume toutes les responsabilités pendant 8 mois, mais en le tenant au courant et avec son accord

Le retour

Séjour éphémère en Lorraine de François–Etienne, plus distant, devenu Duc sous le nom de François III. Il revient à Lunéville en novembre 1729. Après son entrée solennelle dans Nancy en janvier 1730, il tente de réorganiser administration et finances par une politique d‘austérité. Il publie entre autre une ordonnance pour soutenir la lutherie à Mirecourt.

Départ définitif et comment François III devient François II puis François Ier.

En  avril 1731, il quitte Lunéville pour entreprendre un tour des cours d’Europe en passant par Bruxelles , la Hollande , l’Angleterre  et la Prusse , Elisabeth-Charlotte ayant repris la régence.

1732 : le voici nommé Vice-roi de Hongrie par son futur beau-père, Charles VI.

1733 : le problème de la Succession du trône de Pologne déclenche la guerre entre la France et l’Autriche ; la Lorraine est de nouveau occupée par les troupes françaises.

1735-1737 La diplomatie européenne scelle le sort de nos Duchés : Stanislas Leszczynski, roi de Pologne déchu et beau-père de Louis XV, prendra possession des Duchés, dès que François III deviendra Grand Duc de Toscane sous le nom de François II, ce qui se produira en  1737, à la mort de Jean-Gaston de Médicis ; un an auparavant, le 12 février 1736, il a épousé Marie-Thérèse et attaché le nom de Lorraine à celui de Habsbourg. Le  traité de Vienne en 1738, reconnu par les grandes puissances, confirmera ce jeu diplomatique. François II s’installe à Florence et fait venir par bateaux mobilier, œuvres  d’arts, archives… Quant à  Elisabeth-Charlotte, elle quitte Lunéville pour le château d’Haroué  avant de rejoindre Commercy où elle décédera en 1744.

Cédée à Stanislas Leszczynski, en 1737, c’est la fin  de l’indépendance de la Lorraine.

A la mort de Charles VI, Marie-Thérèse hérite des Etats autrichiens, François II sera élu Empereur du Saint Empire Romain Germanique en 1645,  sous le nom de François Ier. De sa nombreuse descendance -16 enfants- dont  Marie-Antoinette, future Reine de France qui épousa Louis XVI et leur arrière- petite-fille Marie-Louise, épouse de Napoléon Ier. Il meurt en 1765, à 56 ans, à Innsbruck et est inhumé à Vienne.

Le nom de Lorraine est toujours associé à celui de Habsbourg, famille qui a régné sur toute l’Europe et encore présente dans certains pays de nos jours. Descendant de François III, Otto de Habsbourg-Lorraine, en se mariant à Nancy en 1951,  a voulu prouver son attachement à la Lorraine, tout en étant un fervent défenseur de la construction européenne (Il  a été député européen de 1979 à 1999). Décédé en juillet 2011, il était revenu à Nancy en 2001 pour son 50^ième anniversaire de mariage et en 2003 à Lunéville pour la restauration du château.