Janvier 2009, trois membres du conseil d’administration menaient un audit d’évaluation à Mena et à Chernihiv. Mandatés par le Conseil d’administration, ils avaient pour mission d’évaluer, avec les professionnels concernés, les besoins spécifiques des hôpitaux d’enfants.
L’hôpital de médecine nucléaire de Chernihiv
Le médecin-chef de l’hôpital Tchernigov fut le premier à accueillir la délégation française.
Cet hôpital réservé aux victimes de Chernihiv soigne gratuitement les habitants des 400 villages de la Région de Chernihiv situés dans les zones de contamination III et IV.
L’administration ukrainienne a défini 4 zones de contamination. La zone I correspond aux alentours immédiats de la centrale -zone interdite- la zone IV constitue le secteur le moins gravement contaminé.
Après un exposé sans concession du responsable de ce centre hospitalier sur les conséquences sanitaires de l’accident de 1986, nous avons pu rencontrer le chef de service et les infirmières en charge du département «pédiatrie » de l’hôpital.
Prévu pour des séjours de courte durée
Les enfants âgés de plus de 5 ans et les adolescents y sont reçus pour des séjours de courte durée qui ne les retiennent généralement pas au lit.
Les locaux sont anciens mais propres. Les normes sanitaires sont très éloignées des standards européens. Tapis, rideaux et plantes vertes décorent les couloirs et les pièces communes. Une petite chapelle décorée de tapis et de rujniks est accessible directement depuis le couloir principal. Un prêtre nous y accueille. Les chambres sont très sommairement décorées. Les jeunes ne disposent d’aucun moyen de distraction, exception faite d’un poste de télévision qui se trouve dans une salle commune.
Le personnel hospitalier nous fait part de ses besoins, à savoir, jeux de société, jeux vidéo, articles de bricolage, papier, colle, perles, etc …, mais aussi des jeux d’extérieur -ballons, raquettes-, pour la belle saison.
L’hôpital de Mena
Le médecin-chef de l’hôpital de la ville nous reçoit en présence de la maman de Katia une jeune contorsionniste du collectif FIESTA, qui est infirmière dans l’établissement. Carte blanche nous est donnée pour visiter l’ensemble de l’hôpital et, lorsque le directeur dit « tous les locaux », ce n’est pas un vain mot… Quelques minutes après nous sommes invités à rentrer dans la salle travail où une jeune femme est sur le point d’accoucher …. Après des excuses polies, nous quittons la pièce pour visiter l’étage réservé aux enfants. Quelques instants plus tard, la ville de Mena comptait un habitant supplémentaire.
Si le secteur néonatal a fait l’objet d’une rénovation récente, il n’en est pas de même de l’hôpital d’enfants. Les locaux sont anciens, pour ne pas dire vétustes. Les chambres communes sont équipées de mobilier dégradé.
De gros besoins matériels
Nous découvrons de très jeunes enfants emmaillotés de façon à leur interdire tout mouvement. La joie de vivre ne transpire pas sur leur visage. La salle de préparation des repas est hors d’âge. Le mobilier, totalement déglingué, accueille une vaisselle ébréchée et dépareillée.
Ici, plus encore qu’à Chernihiv, les normes sanitaires sont très approximatives.
L’accueil du personnel est très chaleureux.
Premières dotations
Fin juillet, 4 jeunes Français rejoignaient l’Ukraine. Ils emportaient dans leurs bagages, jouets et vêtements pour enfants. Ils étaient rejoints un peu plus tard par des membres du Conseil d’Administration, qui acheminaient dans leur coffre de voiture jeux de société, jeux vidéo et vêtements.
D’autres articles étaient arrivés quelques jours auparavant dans le bus qui ramenait les danseurs après le séjour d’été.
Chaque hôpital reçut la dotation qui lui était destinée. Une console de jeu complète a été remise à Chernihiv ainsi que des jouets et plusieurs kilos de perles achetés sur place.
De nombreux jouets et des vêtements
L’hôpital de Mena reçut quant à lui, de nombreux jouets et des vêtements pour tout- petits.
Les besoins en vêtement étant limités, le surplus a été remis au centre social de Mena qui gère un « vestiaire » pour familles nécessiteuses.
La directrice du centre aura la charge de distribuer ces vêtements aux familles déshéritées de Mena.
Deux membres reçoivent pour l’association, le
« diplôme du volontariat » pour l’aide apportée
au centre social et à la section enfantine de
l’hôpital du district.
Un lot de vêtements a également été remis au directeur du centre social régional à Chernihiv, équivalant à un refuge d’enfants (3 à 18 ans). Ceux-ci séjournent pour une durée maxi de 3 mois. 50 enfants en moyenne fréquentent ce centre. Ce genre de centre existe depuis 1990 et il y en a 3 dans la région de Chernihiv.
Les enfants y arrivent seuls (pour se mettre à l’abri de leurs parents (violences, alcool…) ou envoyés par les services sociaux (parents en prison, abandons…).
Ce centre perçoit des fonds étrangers, en plus de l’aide de l’État. Le directeur indique qu’il n’a pas de besoins particuliers. Il propose de faire l’intermédiaire avec une prison pour femmes de Chernihiv qui ont d’importants besoins pour les tout-petits. Un lot de vêtements est confié au directeur du centre afin qu’ils soient donnés aux jeunes mamans emprisonnées au centre pénitentiaire.
Chaque personne dépositaire de vêtements s’est engagée par écrit à tenir la liste des bénéficiaires des dons ; nos correspondants sur place sont chargés des contrôles.